DW : Monsieur le Président, ne pensez-vous pas que le refus de reporter les élections met en risque la vie des populations ?

Faustin Archange Touadéra : Ce n’est pas à moi de changer de dates, je suis candidat président de la république, garant des institutions. Je respecte la mission de chaque institution. La constitution de notre pays donne la mission à deux institutions l’ANE [Agence Nationale Electorale] et la Cour constitutionnelle. L’ANE est l’institution qui organise les élections tandis que la Cour constitutionnelle est le juge électoral.

Ce n’est pas moi qui ai fixé la date, ce sont ces institutions, la date du 27 a été choisi et ça na pas été choisi au hasard. C’est encadré par la constitution et le code électoral. On a investi beaucoup d’argent. C’est un pays pauvre.

On ne va pas s’amuser parce que des gens qui ne sont pas prêts, des gens qui pensent qu’ils n’ont pas le soutien de la population, des gens qui ne veulent qu’une transition.

Le président de Cod-2020, c’est [François] Bozizé à l’heure actuelle. Et c’est lui qui organise ça. C’est eux qui ont provoqués ces violences. Ils ont mobilisé les groupes armés.

Ils nous ont ramenés dans la violence, alors qu’avec l’accord politique de paix, on a tenté avec nos compatriotes qui ont pris les armes de revenir dans la paix, de revenir dans la République, c’est ça !

Mais eux ils nous proposent de revenir dans la violence et ils les ont mobilisés, et là on commence à déferler sur Bangui pour déstabiliser

DW : Le monde entier parle de la présence russe en Centrafrique. Pourriez-vous nous donner des détails sur cette présence russe à ce moment crucial de la crise ?

Touadéra : Ce n’est pas maintenant que la République Centrafricaine a des relations avec la Fédération de Russie. Nos relations avec ce pays date des années 60. C’est un pays ami.

La République Centrafricaine est un pays fragile, qui sort de conflit. Nous entretenons des relations avec le respect des uns et des autres. Le respect de la coopération, en respectant aussi les règles établies par le droit international et nos règles et aussi les règles de ces pays. Donc ici en République Centrafricaine, nous voulons que notre coopération avec nos amis soit complémentaire.

On ne recherche pas de conflit, nous ne sommes pas des ennemis ici. Il y’a de la place, comme j’ai l’habitude de le dire : Il y’a de la place pour tout le monde

DW : Qui parmi le candidat est un concurrent pour vous ?

Touadéra (rit) : Je ne vais pas en campagne là par rapport aux autres candidats, non ! Je présente un programme, un projet de société pour le peuple qui doit choisir, je leur propose ça. Ce n’est pas moi.

DW : Si vous perdez l’élection, êtes-vous prêt à le reconnaître ?

Touadéra : Mais je suis un bon démocrate. On a tenté de nous proposer des codes de bonne conduite ici. Les autres n’ont pas voulu, sinon moi je suis prêt à pouvoir le signer. Ça veut dire quoi ? C’est la démocratie.

 

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