La police congolaise a dispersé vendredi à Kinshasa un rassemblement de quelques centaines de manifestants qui réclamaient l'”expulsion immédiate” de l’ambassadeur du Rwanda en République démocratique du Congo, a constaté l’AFP.
La police a utilisé des gaz lacrymogène et des tirs de sommation pour disperser les activistes qui accusent le diplomate rwandais, Vincent Karega, de “révisionnisme” après un tweet controversé sur l’histoire douloureuse des relations entre les deux pays.
Le rassemblement avait été interdit par les autorités, selon l’un des organisateurs.
A l’origine de la manifestation, les mouvements citoyens Lucha et Filimbi demandaient également l’arrêt des menaces contre le prix Nobel de la paix congolais 2018 Denis Mukwege. “Touche pas au prix Nobel”, pouvait-on lire sur une affichette tenue par un manifestant.
Le docteur Mukwege s’estime menacé depuis qu’il a dénoncé un massacre de civils en juillet dans sa province du Sud-Kivu à la frontière du Rwanda.
Avec le soutien d’opposants, les organisateurs demandent également la fin de l’impunité des crimes dans l’Est de la RDC.
“Nous réclamons la justice et la réparation pour tous les actes que le Rwanda a commis au Congo, pour les massacres qui se sont passés. Jusqu’aujourd’hui on n’a pas eu de réparations”, a déclaré à l’AFP un manifestant, Héritier Masingeni.
En réponse à un Congolais sur Twitter, l’ambassadeur rwandais Vincent Karega avait contesté la responsabilité de son pays dans un massacre de civils en 1998 dans l’Est de la RDC.
Son tweet -rapidement effacé- avait relancé la colère d’une large partie de l’opinion congolaise, qui accuse le Rwanda d’être à l’origine des guerres et des conflits dans l’Est de la RDC depuis 25 ans.
“Je ne suis pas révisionniste. J’ai posé des questions sur des accusations portées contre mon pays. Je n’ai pas remis en cause les morts ou quoi que ce soit”, a déclaré l’ambassadeur rwandais interrogé par l’AFP jeudi soir.
Source: Africa News